La Nouvelle République - Rodolphe Bouin fait grandir le Futuroscope

La Nouvelle République -  Rodolphe Bouin fait grandir le Futuroscope

Plus de 300 millions d’investissements, un chiffre d’affaires et un résultat en nette augmentation : Rodolphe Bouin et son équipe tiennent le cap qu’ils s’étaient fixé de 2020 à 2025… Et préparent leur feuille de route pour 2030.

Article disponible sur le site de La Nouvelle République - Rédigé par Alain DEFAYE

 

 

D’un côté le chantier de l’Aquascope, parc aquatique dont l’ouverture est prévue à l’été 2024. De l’autre celui de l’attraction qui plongera le public dans le triangle des Bermudes en 2025. Un peu plus loin les bungalows de l’hôtel Ecolodgee, inauguré au début de l’été dernier… La terrasse de Station Cosmos offre une vue imprenable sur les derniers grands jalons du plan d’investissement « vision 2025 » du Futuroscope !

 

Nommé patron du parc au printemps 2018, Rodolphe Bouin peut mesurer d’ici tout le chemin parcouru. Depuis l’ouverture du « roller coaster » Objectif Mars en 2020, chaque année apporte son lot de nouveautés, parmi lesquelles Chasseurs de tornades, sacrée meilleure attraction du monde en 2023. Ce plan d’investissement de plus de 300 millions d’euros englobe la création de nouveaux contenus, celle d’un parc aquatique et de deux hôtels thématisés, ainsi qu’une refonte complète de l’accès au site.

 

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Indispensable coup d’accélérateur, aux yeux de Rodolphe Bouin : « A dix ans, si on ne changeait pas de braquet, face à une concurrence de plus en plus forte et de plus en plus qualitative, on risquait de perdre des parts de marché. On a posé une ligne stratégique : faire venir de plus loin et faire rester plus longtemps. »

 

 

La fréquentation du Futuroscope progresse et atteint 1.970.000 visiteurs en 2023

 

Lorsqu’il soumet son plan à l’actionnaire de la société d’exploitation du Futuroscope, La Compagnie des Alpes, en octobre 2020, le Covid obscurcit pourtant l’horizon depuis des mois : « On est à l’arrêt. On n’a pas de chiffre d’affaires. » Mais la trajectoire à dix ans qu’il présente est validée. Propriétaire des lieux, le Département de la Vienne y souscrit également. Sa société d’économie mixte patrimoniale crée avec la Banque des Territoires la société Futur Resort. Elle prend en charge les investissements réalisés à l’extérieur du parc qui lui verse un loyer pour leur utilisation.


 

 

Malgré le Covid et les conséquences de la guerre en Ukraine, le calendrier est tenu. Tout comme le prévisionnel. La fréquentation du Futuroscope progresse et atteint 1.970.000 visiteurs en 2023. En quatre ans, son chiffre d’affaires passe de 94 M€ à 125 M€. Son excédent brut d’exploitation bondit de 17 M€ à 25 M€.

 

« On est content, mais pas fier. Ce résultat, je le dois. La fierté, elle est ailleurs. La plus grande, c’est d’avoir créé cent soixante-dix CDI en deux années et de faire travailler les entreprises locales. Ça donne du sens », commente Rodolphe Bouin.

 

Filiation assumée dans tous ceux qui ont construit et fait grandir le parc : « Je suis attaché au sens, à l’histoire et aux valeurs de l’entreprise. » Tout président du directoire qu’il est, Rodolphe Bouin explique s’inscrire dans les pas de ses prédécesseurs : « On est très humbles par rapport à ce qu’est le parc. »

 

 

Un plan « vision 2030 »

Ainsi préfère-t-il se présenter comme « directeur général », fonction mieux comprise que celle de président du directoire. « Pas très attaché aux titres », ce patron jean-sneakers s’entoure d’un large comité de direction et pense l’avenir en équipe, avec un comité exécutif de cinq personnes : « Des gens choisis non pas pour leur fonction mais pour ce qu’ils sont. »

 

C’est déjà avec eux qu’il a commencé à esquisser les contours du plan « vision 2025 », dans les mois qui ont précédé le départ à la retraite de son prédécesseur, Dominique Hummel. C’est encore avec eux qu’il travaille sur la suite, un plan « vision 2030 » inspiré de la même ambition : « Il faudra continuer à investir dans de grosses et belles attractions tous les trois ans et en faire évoluer une tous les ans. » Un programme porteur de la même exigence écologique, aussi. Le Futuroscope s’est fixé des objectifs exigeants en termes de neutralité carbone. Cette démarche environnementale lui vaut d’être cité en exemple par ses pairs.

 

Des lauriers sur lesquels Rodolphe Bouin n’entend pas se reposer.